N°197.

Putain de numéro
Encore des centaines de personnes devant moi,
À attendre une fichue reconnaissance,
Un fichu regard,
Dans l’espoir que mon numéro résonne enfin.

Meilleure photographe, amie hors pair, amante extraordinaire.

Pourtant j’ai le sentiment de me choisir,
Au milieu de cette salle,
Je me contemple,
M’admire, me félicite.
Chaque fois que je me regarde,
J’ai le sentiment d’y échapper,
De m’insuffler
Suffisamment d’amour
Pour savourer mes beaux jours.

Seulement, une fois la nuit tombée,
Je m’y retrouve à nouveau confrontée.
Regardant les gens passer,
Accéder à ce qui ne m’a pas été donné,
Ou peut-être, qui sait,
Ce que je n’ai pas voulu accepter.

Visualisant des images d’antan,
De femmes attendant,
Patiemment,
Sur leurs bancs,
La venue du prince charmant.

J’aimerais tellement vous envoyer bouler
Et me mettre enfin à tourbillonner,
Sentir le sol sous mes pieds,
Ne plus fabuler,
Me suffire pour être véritablement capable de me choisir.

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À contre-ciel.